Hall of Fame 2011 : Brent Barry
Excellent joueur aux Warriors et aux Lakers, Brent Barry a eu une carrière finalement assez courte, de 12 saisons seulement, avec en prime les 5 dernières saisons régulièrement gâchées par les blessures. Mais ses 7 saisons en pleine possession de ses moyens ont fait de lui l’une des plus grandes stars des années 1995-2005.
Le troisième des fils Barry était un joueur protéiforme, très bon gestionnaire, passeur créatif mais surtout excellent shooteur à 3 points. C’est aussi le seul Blanc vainqueur du concours de dunks.
Brent Robert Barry a de qui tenir. C’est le troisième des quatre fils de Rick Barry, l’un des plus grands scoreurs de l’histoire du basket. Champion NBA et MVP des Finales 1975, l’ailier des Warriors intégra le premier cinq All-NBA cinq fois. Cet ailier de 2,01 m, 2e choix de la draft 1965, tourna à 26 points sur l’ensemble de sa carrière, en ABA puis en NBA. Il fit son entrée au Hall of Fame en 1987.

Rick Barry épousa Pam qui lui donna quatre fils, Scooter, Jon, Brent et Drew. Tous passèrent basketteurs professionnels. Les trois derniers évoluèrent en NBA. Scooter remporta le titre NCAA 1988 avec Kansas. Le papa de Pam transita lui aussi par la Ligue. Bruce Hale évolua notamment chez les Indianapolis Olympians de 1949 à 1951 avant de se tourner vers le coaching. A l’université de Miami, il eut Rick Barry sous ses ordres. Durant sa saison senior chez les Hurricanes, en 1964-65, ce dernier termina meilleur scoreur du pays (37.4 pts).
Petits, Scooter, Jon, Brent et Drew avaient l’habitude de croiser Pete Maravich, Kareem Abdul-Jabbar ou Earl Monroe. Le basket, ils tomberont naturellement dedans. Scooter sera le seul à ne pas évoluer dans la grande Ligue. On le verra à Mulhouse et Cholet notamment. Drew sera un journeyman parmis tant d’autres dans la Ligue. Jon deviendra champion NBA avec les Sixers en 2000 mais aussi meilleur intercepteur de la Ligue avec Dallas la saison précédente, tout en tournant quelques saisons à plus de 15 points par match.
Brent connaitra plus de succès. C’est le seul à se rapprocher du niveau de son paternel avec un titre de MVP des Finales. Des quatre frangins, Brent est le plus grand (2,01 m contre 1,96 m pour Jon et Drew et 1,91 m pour Scooter). C’est aussi celui qui possède le jeu le plus flamboyant et flashy. Ce n’est pas exclusivement un joueur avec du jump. Chez les Beavers, Brent était surnommé « Bones » (Os) parce qu’il ne pesait que 84 kg (contre 95 plus tard). Mais il n’avait rien à envier à la plupart de ses petits camarades. Année après année, il progressa dans la hiérarchie de son université d’Oregon State. Durant sa saison senior, il s’afficha à 21 points, 5,9 rebonds, 3,9 passes et 2,6 interceptions de moyenne, au point d’être élu dans la First Team de sa conférence, en compagnie de Damon Stoudamire ou Brevin Knight notamment. Son jeu rappelait Magic quand il adressait des « no look » passes qui traversaient toute la longueur du terrain et trouvaient un coéquipier démarqué pour un panier facile. Longtemps, les fans évoquèrent cette soirée où il planta son pied dans la poitrine d’un adversaire pour claquer un dunk terrifiant.
Bon sang ne saurait mentir. Mais la saga Barry ne fut pas toujours un long fleuve tranquille. Rick divorça de Pam, la mère des garçons, en 1979 et prit ses distances avec la famille pendant une décennie. Il renoua les liens avec ses fils dans les années suivantes mais les comparaisons, inévitables, avec papa ne furent pas toujours les bienvenues. Il avait 9 ans quand Rick quitta la maison. Il fut le seul des quatre frères à porter le n°24 de l’ancien Warrior. Le seul aussi à tirer les lancers francs à la cuillère, comme papa. Le seul également à jouer pour les Golden State Warriors.
Car en effet, à son arrivée dans la grande Ligue, la NBA sort d’un terrible lockout qui aboutit en la refonte totale des rosters de la Ligue et à une Fantasy Draft. Le jeune Brent Barry est sélectionné dès le premier tour. En 18ème position. Devant des joueurs confirmés comme Karl Malone, Dikembe Mutombo, John Stockton, Reggie Miller, Latrell Sprewell et tant d’autres. Le tout sans avoir joué un seul match NBA. Ni en étant annoncé comme un des top rookies de la Draft 1995.
La surprise est totale dans le monde de la balle orange. La stupeur dans la Baie est énorme. Mais que diable est passé dans la tête du GM des Warriors, Bilouu ?
Toujours est-il qu’avec Doug Christie, Cliff Robinson, Elliott Perry et Oliver Miller, les Warriors ne paraissent pas avoir fait la Draft du siècle. La présaison moyenne pousse Bilouu à chercher des renforts, et Larry Johnson ainsi que Todd Day viennent renforcer le roster avant le début de la saison régulière. En janvier, c’est Doug Christie qui part à Vancouver en échange de Mookie Blayock, Le lituanien Sarunas Marciulionis arrive quelques semaines plus tard. Avec un cinq majeur bien plus équilibré, composé de Mookie Blayock, Brent Barry, Todd Day, Larry Johnson et Clifford Robinson avec Marciulionis, Oliver Miller, Vinny Del Negro ou Felton Spencer en sortie de banc, l’équipe tourne bien mieux et va finir 6ème de la Conférence Ouest, un peu à la surprise générale. Malgré la pression due à sa sélection très tôt dans la Fantasy Draft, Brent Barry n’a pas déçu, finissant deuxième de la course au Rookie of the Year (derrière Jerry Stackhouse) avec des moyennes de 17,3 points, 3,5 rebonds et 3,3 assists. Mieux, il se hisse de peu (en profitant de la blessure de Jim Jackson au dernier moment) à se hisser au All-Star Game dès sa saison rookie, lui qui était déjà présent pour aller gagner le Slam Dunk Contest !
Mais le mieux est à venir. Dès le premier tour des playoffs, les Warriors doivent se frotter aux Denver Nuggets. L’adversaire direct de Brent Barry ? Un certain Michael Jordan. Même blessé, ce dernier met à l’amende le rookie : 11 points à 4/14 au Game 1, 7 points à 3/8 au Game 2, et 5 points à 1/13 (0/9 à 3-points) au Game 3. Bienvenue dans le grand bain, Brent ! Mais les Warriors mènent 2-1 grâce à un énorme Cliff Robinson, auteur de 29 points au Game 2 notamment. Le Game 4 permet à Brent Barry de sortir la tête de l’eau avec 23 points à 9/15 au tir dans la victoire des siens, mais les deux derniers matchs seront encore une fois catastrophiques (8 points à 2/11 au Game 5, 13 points à 5/15 au Game 6), mais le reste de l’effectif parviendra à compenser la série très difficile du rookie pour réaliser un upset sur les Nuggets, 3èmes de l’Ouest.
En demie, ce sont les 2èmes de l’Ouest, les Houston Rockets de Magic, Kendall Gill, Jerry Stackhouse ou encore le DPOY Mutombo qui se dressent sur la route de Golden State. La série est très défensive, mais Brent Barry a envie de briller face à son idole, Magic. Un Game 2 à 27 points à 10/14, 6 assists et 5 steals pour revenir à 1-1, un Game 3 avec 17 points dans le dernier QT pour confirmer, et un Game 5 à 22 points pour sortir les Rockets et réaliser un deuxième upset de suite. Sur cette demie, Brent Barry est le meilleur scoreur de la série avec 19,5 points de moyenne à 52% au tir et 55% de loin. Pour Magic, le message est passé. Pour la Ligue aussi. Ce rookie est spécial.
En finale de conférence, les Kings du MVP John Stockton seront trop forts pour les Warriors. Brent Barry se régalera contre Hubert Davis avec 21,2 points de moyenne, mais la technique de Sabonis va faire très mal à la raquette californienne, et John Stockton est plusieurs crans au-dessus du pauvre Mookie Blayock : 4-1 pour Sacramento, net et sans bavure.

La saison suivante est celle de la confirmation. Elle est plus difficile pour le sophomore, qui voit Dale Ellis arriver dans ses pattes. Olden Polynice arrive également, mais surtout, la légende Clyde Drexler arriver fin décembre. De quoi réduire quelque peu les minutes de Barry, qui doit se contenter de 16,0 points, 4,4 rebonds et 3,8 assists. L’équipe progresse pour se hisser en 4ème position de la Conférence Ouest, mais Brent Barry ne reçoit aucune récompense individuelle. Une fracture du bras le privera même de 30 matchs environ, dont la période du All-Star Game.
Le premier tour oppose les Warriors aux Wolves. Le début de série est difficile, et Brent Barry doit s’employer dans le Game 1, remporté en prolongation (7 points en overtime, 30 points au total), mais la série est facilement remportée 4-1. En demie, place à la revanche contre les champions en titre, les Kings. La série est difficile, avec les Kings qui dominent à la maison (Juwan Howard à 32 points au Game 2), les Warriors à domicile (30 points pour Drexler au Game 4). A 2-2, Brent Barry s’est montré discret, voire nocif avec son 4/16 au Game 2 perdu de 5 petits points seulement. Barry a l’occasion d’arracher la prolongation au Game 5, mais échoue. Il se rattrape avec 28 points, 7 assists et 4 steals dans une victoire de 19 points au Game 6, avant de devoir rendre les armes dans le Game 7 après avoir frôlé le hold-up (-20 à la mi-temps, -2 à 3 minutes de la fin du match). Brent Barry aura réalisé une belle série à 23,2 points de moyenne, 5,2 assists, 4,3 rebonds et 2,1 steals, mais l’expérience des champions en titre à fait la différence.
Après deux échecs en playoffs contre les Kings, le constat est clair pour les Warriors. Le poste de pivot est trop médiocre. Problème réglé durant la Free Agency avec la signature de David Robinson ! Ce dernier sort d’une finale perdue avec les Spurs, et sent que son équipe est en fin de cycle (d’autant plus après le départ de Patrick Ewing quelques jours plus tôt). Il tente un coup avec les Warriors, pour former un cinq majeur qui a fière allure avec Mookie Blayock, Brent Barry, Sarunas Marciulionis et Cliff Robinson. L’effectif est très bon, et les Warriors déroulent en saison régulière : 61 victoires, 2ème meilleur bilan de la Ligue (donc de l’Ouest), 6th man of the Year pour Clyde Drexler, All-NBA Second Team, All-Defensive Second Team, All-Star Game et 3-point Contest Winner pour Brent Barry, auteur d’une saison à 18,3 points, 4,4 rebonds et 3,8 assists.

Les playoffs commencent idéalement avec une victoire 93-49 contre les Sonics de Michael Jordan et Derrick Coleman (non non y’a pas d’erreur). Brent Barry prend une revanche éclatante sur MJ avec 25,7 points de moyenne sur la série, contre 9,7 points pour son ainé (non non, y’a toujours pas d’erreur). Les Sonics sont expédiés 4-1, et comme dans le même temps les Mavericks, meilleur bilan de la Ligue, se font sortir par les Kings, c’est toute la Baie qui commence à espérer. Mais les Grizzlies en demies vont être très durs à sortir. Brent Barry et Clyde Drexler vont être très bien défendus, et aucune équipe ne lâche de match à la maison. Ce sont finalement les deux Robinson qui vont arracher la décision dans un match 7 gagné 92-89 avec 49 points et 25 rebonds cumulés. Brent Barry finira lui à 13 points à 4/12 seulement.
Sauvé par ses coéquipiers après une très mauvaise demi-finale, c’est lui qui haussera le jeu contre les Scorpions. Très clutch à domicile avec 7 points dans la dernière minute au Game 1, puis 16 points dans le dernier QT au Game 2. Les Scorpions s’imposeront assez facilement à domicile, mais les Warriors répliquent avec une victoire de 32 points au Game 5. Les Scorpions sont encore solides à domicile, et ce sera donc un nouveau Game 7 ! Là encore, l’expérience de l’Amiral Robinson sera déterminante avec 33 points, 14 rebonds et 6 blocks pour sortir les Scorpions, avec un Barry à 21 points, 7 assists, 5 steals, 5 rebonds et 2 blocks en soutien. Les Warriors s’imposeront de 12 points dans ce Game 7.
Les Warriors sont donc qualifiés en finale NBA après deux Games 7, en étant solides à domicile et fébriles à l’extérieur, sans matchs très serrés. En face, ce sont les Bulls de Chicago qui reviennent en finale, mais cette fois avec Penny Hardaway en FP à la place de Jordan. Seul gros point noir pour les Bulls : la fracture du pied d’Hersey Hawkins, adversaire directe de Brent Barry, qui se retrouve du coup opposé à Eric Murdock. Les Warriors ont l’opportunité de gagner leur 4ème titre, le premier depuis 1976. A l’époque, les Warriors de Rick Barry avaient sweepés les Bullets d’Elvin Hayes, Wes Unseld, Phil Chenier et Kevin Porter. Le paternel Barry avait finit MVP des Finales il y a 22 ans.
La série va être très serrée dans le score, mais pas tant que ça dans les matchs. Comme en demie et en finale, les Warriors vont être souverains à domicile avec des victoires de 10 points à chaque fois (107-82 au Game 1, 99-89 au Game 2), les Bulls vont contrôler les Games 3, 4 et 5 à domicile avec notamment 36 points de Ceballos au Game 3 et un triple double de 42 points, 15 assists et 13 rebonds de Penny au Game 5 dans une petite victoire de 6 points. Au Game 6, c’est Brent Barry qui met son équipe sur ses épaules avec un 6/9 de loin pour un total de 28 points et 6 rebonds dans une victoire 112-92. Place au Game 7, le 3ème de suite pour les Warriors. A domicile, ils vont facilement contrôler ce match ô combien tendu en menant de 21 points à la mi-temps, pour une victoire 91-82. BB finit avec 22 points, 8 rebonds, 7 assists et 3 steals sur ce Game 7. Il aura mené son équipe à la victoire avec 22,2 points, 5,5 rebonds, 5,3 assists et 2,8 steals, ce qui lui vaut un titre mérité de MVP des Finales. Bien épaulé par Blayock (7,1 assists et 2,5 steals mais 8,8 points), Cliff Robinson (15,7 points, 5,7 rebonds), Clyde Drexler (16,1 points, 4,2 rebonds et 3,9 assists) et David Robinson (18,1 points, 10,2 rebonds, 3,8 blocks), Golden State décroche le titre en remportant trois Game 7 de suite !

L’équipe aura du mal à se remettre dans l’intensité d’une saison NBA suite à ce titre. Tous trentenaires, les Blayock, Drexler, Cliff et David Robinson savourent leur premier titre en carrière. Brent Barry est énorme avec 20,8 points, 4,8 rebonds et 3,4 assists, récompensé par une place en All-NBA First Team (une place au All-Star Game, évidemment) et la 9ème meilleure éval de la Ligue derrière Iverson, Webber, Kidd, Nowitzki, Penny, Duncan, Zo Mourning et le Shaq. Sa place dans l’élite n’est plus discutable, le tout à 27 ans seulement. Mais on ne peut pas en dire autant de ses coéquipiers.
Les playoffs seront plus difficiles, avec une victoire 4-2 au premier tour contre les Blazers du tout jeune mais très gênant Ray Allen (25,7 points, 5,7 rebonds et 3,2 assists) qui se paye le luxe de dominer le MVP des Finales en titre, puis un énorme sweep subit face aux Scorpions qui prennent leur revanche de manière éclatante.
Ce sweep marque la fin de l’aventure de Barry dans la Baie. Il partira en juin, direction la cité des anges. Le star system n’est pas de sortie, avec Brent Barry donc, mais aussi Juwan Howard, Michael Finley, Joe Smith, Damon Stoudamire, Eric Piatkowski, Kenny Anderson ou Dale Davis, mais qu’est-ce que c’est dense et efficace. Les Lakers vont gagner 59 matchs, bien menés par leur duo All-Star que sont Barry et Finley, et retrouver les playoffs après un an d’absence. Le premier tour est maitrisé, malgré un Ray Allen qui domine encore Brent Barry (25,2 points, 5,7 rebonds et 3,8 assists), et les Lakers passent assez tranquillement 4-2. En demie, ce sont les finalistes en titre qui passent à la trappe dans une demie qui ressemble à une orgie offensive avec 126 points de moyenne pour les Lakers ! Finley dépasse les 25 points, Barry et Stoudamire les 20 points, Joe Smith et Juwan Howard les 15 points, et les Lakers renverseront les Scorpions 4-3 avec un Game 7 remporté 131-117 sans prolongation ! En finale de conférence, ce sont les Grizzlies qui se présentent face à Los Angeles. Le début de série est très serré avec 2 victoires à domicile pour chaque équipe. Mais au Game 5, les Lakers font le pari de mettre Brent Barry sur Jerry Stackhouse et Dale Davis sur Chris Webber. Barry va réaliser un match plein avec 28 points, 6 steals, 4 rebonds et 3 assists en limitant Jerry à 15 points à 6/23, et les Lakers vont aller chercher le Game 5 sur le terrain des Grizzlies, puis finiront le travail à la maison dans une victoire de 18 points.
Place aux Finales NBA, la première depuis 1991. A l’époque, c’était Magic qui menait les Lakers. Mais il n’y a pas eu de finale. Qui chez les Lakers pouvait bloquer le Shaq ? Pas Dale Davis, Juwan Howard ou Joe Smith en tout cas, car le Shaq va rouler sur les angelinos avec 38,7 points, 14,3 rebonds et 6,2 blocks de moyenne. 4-1 Sixers, fin de la belle épopée de la cité des anges.
Les Lakers vont retenter leur chance lors de la saison 2000-2001. Avec l’échange avec les Pistons, à savoir Michael Finley contre Alonzo Mourning, les Lakers paraissent à nouveau armés pour le titre. Menés par leur duo Barry/Mourning, tous deux All-Stars, All-NBA Second Team et All-Defensive Second Team. Les Wolves du déjà gênant Shareef Abdur-Rahim (21,8 points, 9,4 rebonds) sont avalés en 6 manches. Les Kings avec plusieurs blessés seront battus sans trop suer en 6 manches également. Mais les Scorpions vont prendre leur revanche sur les Lakers. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’ils sont motivés en menant rapidement la série 3-0 ! Une petite réaction d’orgueil des Lakers leur permet de revenir à 3-2 avec notamment un Game 5 remporté de 2 points derrière un duo Barry/Mourning à 76 points, mais les Scorpions mettent les points sur les i avec une victoire de 32 points au Staples Center pour clore la série. Une fois de plus, les Lakers s’inclineront face au futur champion.
Rebelote la saison suivante, avec une bonne saison régulière. Damon Stoudamire se blessera pour une trentaine de matchs, ce qui poussera le coach des Lakers à décaler Brent Barry au poste de meneur. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il a répondu présent. Il sera même élu joueur du mois de mars avec 24,2 points et 8,3 assists de moyenne, preuve de sa polyvalence et de sa capacité à mener le jeu offensif d’une équipe. Les playoffs commencent avec un duel très excitant contre le 5ème de la Conférence Ouest, les Vancouver Grizzlies. Brent Barry sera plus clutch que jamais dans cette série, avec un buzzer beater au Game 1 et un Game winner au Game 5. Les deux équipes parviennent à l’emporter à chaque fois à domicile, et tout se décidera dans le Game 7. Au Staples Center, Brent Barry réalisera une masterclass avec 41 points à 15/21 (8/10 de loin), 11 assists et 3 steals dans une victoire 97-88. S’en suivra un sweep facile infligé aux Suns en demie, avec Barry à 21,7 points et 4,2 assists de moyenne. Mais les Warriors, futurs champions, vont sweeper les Lakers et Brent Barry, leur ancien protégé. L’année suivante, il va enchainer des petits bobos, manquer une dizaine de match, et les Lakers vont finir 6èmes seulement de leur conférence. En playoffs, les angelinos vont se faire manger par Shareef Abdur-Rahim intenable (38,4 points, 8,3 rebonds) et se feront balayer en 5 matchs.
Cette énorme défaite marque la fin de l’aventure de Brent aux Lakers. Direction les Sixers, qui lui offrent le max à la Free Agency. Brent Barry est maintenant trentenaire, et son niveau de jeu s’en ressent (16,9 points, 4,6 rebonds, 4,1 assists). Son physique le lâchera avec seulement 54 matchs disputés. Les Sixers d’un énorme Tracy McGrady finiront néanmoins 2ème de l’Est, pour se faire surprendre 4-1 par les Bulls sans la moindre discussion. Dès décembre 2004, Brent Barry subit une grave blessure au genou, fin de saison régulière pour lui. Il n’aura joué que 25 matchs. Il reviendra très diminué en playoffs (peut-être un retour un peu trop tôt ?), et les Sixers s’arrêteront en demie. Durant l’intersaison, il subira une fracture de fatigue au pied gauche, et jouera toute la saison diminué. Une saison seulement, et voici déjà Brent Barry relégué sur le banc. S’en suivront trois longues saisons, où les Sixers devront garder un petit vieux, plus au niveau physiquement. Une dernière blessure en janvier 2008 poussera Brent Barry à la retraite. Dès la fin de saison, il est signé par Bilouu comme assistant coach chez les Warriors, là où il aura connu ses heures de gloire.
Une fin de carrière très triste pour Bones, qui pourra se consoler avec un joli palmarès : 6 fois All-Star, All-NBA First Team, 2 fois All-NBA Second Team, 3 fois All-Defensive Second Team, champion NBA, MVP des Finales, finaliste NBA, 3 finales de conférence, 3 demies et 4 premiers tours (12 campagnes de playoffs en 13 saisons). Il restera aussi comme l’un des plus grands snipers de la Ligue, avec 4 victoires au 3-point Contest, une 5ème place All-Time au nombre de tirs primés inscrits (1685 réussites), avec notamment un hallucinant 207/394 en 2002-2003, soit 52,5% de loin ! Sa fin de carrière le cantonnera à 909 matchs, mais la trace qu’il laissera dans la Ligue est énorme, et il rejoint à l’unanimité son père au Hall of Fame. On peut dire que le pari du GM des Warriors un soir de juin 1995 a été totalement réussi !
